Lorsque nous avons acheté Château Les Carrasses en 2008 et le Château Saint-Pierre de Serjac en 2012, les domaines étaient quasiment abandonnés depuis 20 ans. Notre idée était de le transformer en une destination de vacances « à la carte » pour proposer à nos clients des pauses qui ne demandent aucun compromis et leur donnent le choix, sans se voir imposer un « package ».
Ainsi, comme les meilleurs vins français, l'objectif était de créer un « assemblage » des meilleures options d'hébergement traditionnel : les installations et le style d'un hôtel de qualité, l'intimité et le côté pratique de la location d'une villa, le charme et l'authenticité d'un domaine viticole en activité et l'ambiance décontractée et le service d'un club privé. Bien que nous n'ayons pas nécessairement tous les aspects de chaque élément, nous avons essayé de conjuguer les meilleurs atouts et que leur succession forme un tout cohérent. Nous espérons que c'est le cas.
Il était également très important pour nous que le domaine soit une partie intégrante et un contributeur positif de la communauté locale. Cela se manifeste de plusieurs façons. Une des plus importantes : nous donnons la priorité à l'emploi des populations locales compris parfois des personnes issues de milieux difficiles ou défavorisés. Cela crée parfois des défis – les compétences linguistiques peuvent ne pas être parfaites par exemple – mais nous pensons que c'est un prix à payer et qu'il en vaut la peine. Non seulement nous tirons parti de la richesse des connaissances locales sur les domaines, leur histoire et leur environnement, mais de bons emplois à temps plein enrichissent également l'économie locale, permettant aux jeunes de vivre et d'élever des familles dans leurs villages d'origine.
Au-delà de l'emploi, nous veillons à ce que le domaine soit ouvert et accueillant tant pour les locaux que pour les résidents. Nous sommes convaincus que le fait d'avoir un mélange de clients locaux, français et étrangers est la clé d’une expérience formidable pour tous nos visiteurs.
Ces actions génèrent beaucoup de bonne volonté locale et permettent aussi d’ancrer le Château dans la communauté. Nous pensons que nos invités le ressentent lorsqu’ils interagissent avec les habitants du domaine et des environs durant leur séjour.
Nous avons la chance de vivre et de travailler dans un environnement naturel exceptionnel. Il est donc primordial pour nous de tout faire pour minimiser l'impact de notre fonctionnement et de veiller à ce que l’environnement soit préservé pour nos enfants. Cet impératif guide notre approche sur de nombreux aspects du fonctionnement quotidien du domaine : recyclage, produits de nettoyage naturels et biologiques dans tout le domaine, produits locaux (si possible bio) dans le restaurant, élimination des glyphosates dans les jardins et réduction des traitements des vignes.
Nous voulions des lieux à la fois conscients et respectueux des traditions, tout en étant modernes ,et à l'écoute aux exigences et aux goûts des clients d’aujourd’hui. Bien que nous fassions de notre mieux pour que vous passiez un agréable moment avec nous, n'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires, de préférence lors de votre visite afin que nous ayons l'occasion de régler tout disfonctionnement immédiatement.
Nous vous souhaitons un agréable séjour.
Karl, Anita & Laurent
Introduit par les Grecs au 5ème siècle av. J.-C., ce sont les Romains qui l'ont développé en expédiant des vins de Béziers et de Narbonne à travers tout l'Empire, parsemant par la même occasion les paysages de domaines.
Après le déclin de l'Empire romain, ce sont les monastères qui prennent le relai et maintiennent vivante la tradition de vinification – autant pour des raisons économiques que pour des nécessités eucharistiques. C'est d'ailleurs dans un monastère dominicain à Limoux vers 1530 que le vin mousseux a été inventé. Une technique qui sera transplantée dans la région de Champagne un siècle plus tard par un moine nommé Dom Perignon.
Peu à peu, la production de vin dans la région a considérablement diminué et destiné à une consommation locale. On sait peu de choses sur Les Carrasses durant cette période, si ce n'est que le domaine servait de relai aux pèlerins empruntant la route de St Jacques de Compostelle.
Dans la seconde moitié du 19ème siècle les fortunes changent lorsque commence la période connue sous le nom de Eldorado du Vin, avec un énorme pic de demande tiré par l'industrialisation et la nécessité d'hydrater les ouvriers dans les usines avec une ration quotidienne de vin stérile à basse teneur en alcool, plus de 200 000 acres sont plantés entre 1840 et 1870 à mesure que la production augmente et qu'un marché viticole dynamique émerge.
En 1867 les vignobles européens sont attaqués par le phylloxera, un puceron qui décime les racines des vignes et provoque un effondrement de la production en Europe. Alors que le Languedoc a été gravement touché, les sols sablonneux et la découverte du greffage de pieds de vignes américaines sur les vignes françaises comme solution à cette crise, ont permit de reprendre la production a repris et le Languedoc s'est retrouvé dans une situation très favorable : un pic de demande et une pénurie de l'approvisionnement. Avec l'ouverture de la ligne de chemin de fer reliant Béziers à Paris le temps de transport est passé de quatre jours à un, c'est le boom économique et Béziers devient au tournant du siècle l'une des villes les plus riche de France.
C'est à cette époque que le Château Les Carrasses est construit. En 1886, la famille De-Zelicourt, une famille noble de Toulouse a confié au célèbre architecte Bordelais Louis-Michel Garros la construction d'un domaine moderne sur ses terres dans la commune de Quarante. Garros a réalisé dans un style éclectique Les Carrasses qui est apparu comme une propriété importante, produisant environ 700 000 litres de vin par an principalement en rouge.
Le changement du siècle s'est avéré être le point culminant de cette période faste, avec la surproduction et les importations peu coûteuses de vin en provenance d'Algérie qui ont rapidement fait baisser les prix. Un approvisionnement en eau propre, deux guerres mondiales, des goûts changeants et l'émergence de vins du Nouveau Monde ont impacté la production des Carrasses, comme beaucoup d'autres, le domaine a continué à produire comme, vendant en vendant sa production sur un marché indifférent, entrainant son déclin progressif.
Le Château est resté dans la famille De-Zelicourt jusqu'en 2008 lors de sa vente à Karl O'Hanlon et Anita O Hanlon, qui recherchait un domaine pour le transformer en retraite rurale. La transformation du château et des dépendances a ensuite duré trois ans, la production du vin a été transférée à l'installation moderne du Domaine de Cibadies, pour ouvrir ses portes aux visiteurs en 2011.